/ 486
26. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

En effet, ils étaient convaincus, qu’on ne peut se sauver si l’on ne devient disciple et imitateur de Jésus-Christ. Or l’on ne le devient qu’autant qu’on aime ses maximes, qu’on s’y attache, et qu’on en fait la règle de toute sa conduite : car Jésus-Christ étant la vérité essentielle, il doit aussi être la voie des Chrétiens sur la terre, pour devenir dans le Ciel leur vie, leur nourriture et leur tout. […] Les Chrétiens qui ont renoncé aux plaisirs du siècle dans leur Baptême, deviennent des prévaricateurs, lorsqu’après cela ils vont à la Comédie, qui est comprise parmi ces plaisirs. […] Ils devinrent après cela tout effeminés et tout voluptueux, car ils ne recherchaient plus, dit Sénèque, qu’à satisfaire l’ouïe par la douceur d’une agréable mélodie, leurs yeux par la beauté des spectacles ; et leur goût par les viandes les plus exquises, « Aures vocum sono, spectaculis oculos, et saporibus palatum suum delectabantur. »Sen. de Beat. vita c. 10. La passion que le peuple avait pour les spectacles devint ensuite furieuse.

/ 486