/ 466
78. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Je lui demandai un jour, pourquoi il ne s’étoit jamais marié ? […] Prenez avec vous des témoins & des magistrats, faites-en dresser procès-verbal, que vous présenterez au juge ; demandez la dissolution du mariage, j’y consentirai : nous voilà libres. […] Maurice triompha hautement du sien Le Roi son pere, qui n’étoit pas plus scrupuleux que son fils adultérin, il lui envoya sa grace, sans qu’il la demandât ; & pour lui marquer encore mieux qu’on ne faisoit qu’un jeu & une farce de son crime, il trouva sa grace sous sa serviette. […] Bien loin de la laisser aller, comme elle le demandoit avec instance, l’officier la garda, l’emmena avec lui ; assez peu délicat pour s’accommoder des restes du Comte, mais plus délicat que lui sur les loix de l’honneur, il fit ce que le Comte n’a jamais fait, il l’épousa. […] Or je demande si l’oppression des peuples, la dissipation des finances, une vie si frîvole & si libertine, sont bien propres à faire un grand prince ?

/ 466