J’espère aussi, en vous obéissant, faire plaisir à beaucoup d’honnêtes gens qui semblent demander un éclaircissement sur les raisons que l’on a apportées dans ce Libelle pour excuser la Comédie, quoique dans le fond elles soient « toutes frivoles», ainsi que l’a reconnu le Révérend Père Caffaro dans sa Lettre à Monseigneur l’Archevêque. […] L’infidélité vaincue par la Foi, la cruauté terrassée et meurtrie par la compassion, et l’insolence abattue sous la Modestie ; voilà les combats où nous demandons d’être couronnés. […] Il ne faut donc pas que notre Docteur prononce si souverainement que Saint François de Sales n’a point interdit l’usage de la Comédie, puisqu’il le rend comme impraticable par les conditions qu’il demande ; et que d’ailleurs il en dit assez pour en détourner tout à fait les Ames un peu chrétiennes. […] Et par là on voit qu’il est impossible que la gravité et l’harmonie de l’âme ne se perde point dans les Spectacles : ce qui est néanmoins la seconde condition que saint Thomas demande dans l’usage des jeux, et que notre Docteur s’efforce d’ajuster au Théâtre. […] Quant enfin à la circonstance des personnes, qui est la dernière des trois que saint Thomas et Albert le Grand demandent dans l’usage des jeux, le Docteur prétend qu’elle est admirablement bien gardée dans les Comédies d’aujourd’hui, tant à l’égard de ceux qui les jouent, qu’à l’égard de ceux qui en prennent le divertissement.