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81. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Le peuple de mon Diocèse, très saint Père, soit dans la ville, soit à la campagne, par une coutume pernicieuse, célèbre quelques Fêtes votives d’une manière très indigne de la foi qu’il professe, et entièrement contraire à l’esprit de la Religion Chrétienne ; car il ne s’occupe pendant ces saints jours qu’à la danse, à la comédie, aux exercices profanes de la lutteh et de la course, et à d’autres spectacles qui ne sont pas moins éloignés de la sainteté des Fêtes. […] Il ne m’est donc point permis, très saint Père, de garder le silence, principalement après l’exemple de saint Charles, qui sur le même sujet des danses et des spectacles, a travaillé si constamment, et si fidèlement pour arracher les coutumes opposées à l’esprit Chrétien, qui s’étaient introduites dans son Diocèse ; et pour assujettir son peuple aux règles des Saints, et à la discipline de l’Eglise : et sa pensée n’était pas, lorsqu’il agissait dans cette réformation particulière, avec tant de fermeté, de vigueur, et de force, de procurer un moyen de perfection aux fidèles, que Dieu avait soumis à sa conduite ; mais il a cru qu’il s’agissait dans cette occasion de son salut, et de celui de ses Diocésains ; et qu’il était indispensablement obligé d’employer toute son autorité pour ôter les abus qu’il combattait. […] Puisqu’il a donc plu à votre Sainteté ; que je ne fusse pas seulement chargé de veiller à mon propre salut ; mais encore de coopérer à celui des autres, pour remédier aux désordres, et aux excès par lesquels Dieu était offensé dans mon Diocèse ; J'ai ordonné dans l’assemblée Synodale, qu’on célèbrerait à l’avenir les jours de Dimanche, et les fêtes avec la révérence et la dévotion convenable ; et pour cela j'ai défendu en ces mêmes jours les danses, et toute sorte de débauches, la luttei, et tous les spectacles du théâtre, comme une profanation manifeste : j'ai menacé les contrevenants des censures Ecclésiastiques.

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