Les uns célébraient par leurs danses la victoire qu’ils remportaient ; les autres représentaient par des gestes l’audace, la frayeur & la fuite de leurs énnemis. […] « La nature, dit-il, est la mère des Arts ; elle l’est aussi des Fêtes ; les Fêtes ont enfantés la Danse & les bons mots ; de la Danse est venue la Musique ; & des bons mots sont nés les Spectacles comiques. » Voila, selon moi, une réfléxion à laquelle il est difficile de rien objecter. Je suis faché, pour la gloire de la Poésie, que la Danse & la Musique ayent sur elle le droit d’aînesse ; peut-être qu’elle ne peut leur disputer le pas, à cause de leur ancienneté : il faut avouer pourtant, que cet avantage est bien frivole ; la Musique & la Danse furent inventés lorsque les hommes étaient encore grossiers & simples ; mais c’est en se polissant qu’ils eurent la prémière idée de la Poésie. […] Le particulier à qui appartenait les vignes ravagées, célébra sa joie avec toute sa famille, par des danses & par des chants ; ses voisins prirent part à son bonheur. […] Nos bons Gaulois se contentaient d’une sorte de divertissement entremêlé de danse & de discours satyriques ; ils donnaient à tout cela un nom que j’ignore.