/ 307
24. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Je ne veux point d’autre témoin que vous-même, si vous n’allez point aux festins, aux danses et aux assemblées mondaines, vêtue pompeusement, si vous n’y allez pas, dis-je, pour vous plaire au son des violons, pour y faire bonne chère, pour vous y soûler, rire et avoir vos contentements ; si on n’y a pas des pensées inutiles, si on n’y dit pas des paroles odieuses, si on ne s’y entretient pas de railleries, de bouffonneries, de plaisanteries, de paroles sales ou à double entente. […] Et ailleurs (hom. 56. in Genes.) il remarque qu’aux noces du patriarche Jacob, d’Isaac, d’Abraham, de Tobie et des autres Saints, que l’Écriture raconte, il n’est fait aucune mention de danses ni de semblables folies ; aussi Dieu bénissait-il leurs mariages, au lieu que vous encourez souvent les anathèmes de sa malédiction, parce que vos noces sont des occasions de mille péchés qui s’y commettent. […] Augustin, parlant des filles qui perdent le temps des jours de fêtes en folâtreries et en danses impudiques, dit qu’elles ne feraient pas tant de mal si elles filaient leurs quenouilles ; ni l’un ni l’autre ne vaut rien, mais la danse est un plus grand mal. Et ailleurs il dit expressément, qu’il vaudrait mieux labourer la terre un jour de fête que d’y danser, et il appelle la salle où l’on danse, la caverne infâme du diable12, et que si ces danseurs sont chrétiens en l’Église, il sont païens hors de l’Église.

/ 307