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88. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

La danse ne fait qu’attiser ce feu si dangereux. […] Les meilleures danseuses sont les plus dangereuses. […] Il a raison, mais c’est cela même qui la rend plus dangereuse. […] De là sont venus les bals : tantôt amusement libre & plus gai, tantôt cérémonie d’étiquette dans des fêtes publiques, magnifique, mais grave & sérieux, & toujours dangereux, par-tout les écueils inséparables de la danse, la bizarrerie, la licence des masques, l’heure indue, les passions que tout y excite & y favorise ; il conserve quelque chose de son origine par les rafraîchissemens qu’on y sert, qui en sont aujourd’hui les intermèdes, au lieu que la danse fut d’abord l’intermède des repas. […] Il montre que c’est un exercice indigne d’un homme sage, qui ne peut que le couvrir de honte ; que ces agitations, ces gestes, ces dissolutions, cette évagation, sont aussi ridicules qu’infames & scandaleuses, & dangereuses pour les mœurs ; que ce n’est pas même un vrai plaisir, mais une ivresse & un délire ; & que si la folie n’étoit comme naturalisée dans la plupart des hommes, on auroit horreur de la danse, on ne verroit les danseurs qu’en pitié, comme des forcénés, &c.

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