Car leur art de contrefaire et représenter, de sa nature, est inventé pour nuire. » Je dis davantage, que les belles choses et les beaux mots en la bouche de ces gens-là, et en tels lieux, sont comme les viandes délicates, et le meilleur vin, avec lequel on a mêlé du poison, d’autant plus dangereux, que ce qui lui sert de véhicule est avalé avec plaisir. « Ne savez-vous pas, dit l’Apôtre1 , qu’un peu de levain enaigritdv toute la pâte ? […] Et pour dire en un mot, toute la matière de la Comédie, est de vieillards avaricieux, fous et radoteurs : de jeunes hommes amoureux, intempérants, paillards, prodigues et perdus : de filles corrompues ou par force, ou par argent : de putains insatiables ; de valets trompeurs et larrons ; de maquereaux impies et parjures ; de Jacquets gourmands, et de Rodomonts glorieux. » Tout cela ne vaut rien luen, que pour être détesté : et est fort dangereux étant récité et contrefait ou imité, en présence de toutes sortes de personnes, de tout sexe et de tout âge. […] Comprendre : la lecture ne sert qu’à faire détester tout cela, et la récitation publique ou la représentation sont très dangereuses.