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19. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Cet assemblage ravit, étonne, corrompt ; c’est l’autel du vice, l’abomination de la désolation dans le sein du Christianisme, l’abjuration des promesses du baptême, le plus dangereux écueil de la vertu, les pompes même & les œuvres du démon. […] Ce tableau du monde est plus dangereux que le monde même. […] Satan y triomphe, arrache des pleurs sur des aventures criminelles, attache l’esprit & le cœur à des objets pernicieux, remplit la mémoire d’images impures, poison d’autant plus dangereux qu’il est mieux préparé. […] Le seul souvenir de la volupté est dangereux, ne nominatur in vobis ; le théatre en fait un portrait agréable, en offre l’objet, en est l’école & l’empire. […] Il le loue comme d’une des belles actions de sa vie, d’avoir chassé de son royaume tous les Histrions, moins dangereux alors, moins mauvais qu’ils ne le sont aujourd’hui, d’où naît un débordement de vices.

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