S’il était donné à un mortel d’avoir la puissance d’un apôtre, l’éloquence d’un ange, quel meilleur usage pourrait-il faire de ces célestes dons, que de les employer à arracher les hommes à ces amusements dangereux que la fortune, la corruption et un excès de civilisation, ont malheureusement introduits parmi nous. […] D’abord, on ne peut se refuser à reconnaître que les ouvrages dramatiques ne renferment un grand nombre de sentiments profanes, impurs et irréligieux, sentiments d’autant plus dangereux qu’ils sont revêtus des noms les plus doux et embellis par une action intéressante et le développement des caractères les plus attachants. […] Ces plaisirs dangereux amollissent notre vertu, la détruisent insensiblement, et ouvrent notre âme à tout le cortège du vice et du dérèglement. […] ce n’est pas dans ces amusements factices et dangereux que nous les rencontrerons ; c’est dans le spectacle et les scènes de la nature, dans ses admirables productions, dans les travaux utiles des arts, dans le tableau fidèle de la vie humaine, dans la peinture des objets intéressants, dans le charme des relations sociales et de la vie domestique, dans des actes de charité et de bienfaisance, enfin, dans le témoignage honorable et délicieux d’une conscience pure. […] Nous engageons spécialement ceux qui sont convaincus de la nature dangereuse et de la tendance funeste de ces amusements mondains, à rejeter avec une vertueuse horreur toutes les sollicitations du plaisir et tous les raisonnements fallacieux qui ne sont que trop souvent employés pour justifier ces horribles sources de perdition.