Nos temples aussi peuvent devenir dangereux pour quelques-uns par les nombreuses réunions qui s’y forment ; faut-il pour cela les fermer ? […] Sans doute, si le spectacle était ce que le font en chaire ces jeunes écervelés de séminaire, ces prêtres ignorants et fanatiques qui parlent de tout en maîtres, et qui ne savent rien, pas même leur langue à l’étude de laquelle ils préfèrent une théologie sophistique et barbare que ni eux, ni leurs maîtres ne comprennent ; si le spectacle, dis-je, était ce que le font ces hommes absurdes, il faudrait le défendre ; il serait alors tout aussi dangereux que lorsque le curé de Metz montait sur les tréteauxc ; que le cardinal Lemoine achetait l’hôtel de Bourgogne pour le donner aux comédiens Français ; que le cardinal de Richelieu reprochait aux bouffons de cet hôtel de n’être point assez gais dans leurs rôles ; et qu’enfin l’abbé Perrin avait la direction de l’Opérad. […] Le clergé de France a eu près d’un siècle la direction du théâtre, et jamais le spectacle ne fut plus mauvais ni plus dangereux pour les mœurs que sous sa direction.