Les Dames Romaines, qui connoissoient le prix de la pudeur, & la regardoient comme le plus beau titre de noblesse, avoient élevé un temple à cette Divinité, où elles ne souffroient que des vierges nobles d’une vie irréprochable, & des veuves qui n’avoient eu qu’un mari. […] Virginie eut beau se plaindre, les Dames furent inexorables. […] Cet établissement faisoit honneur aux Dames Romaines, & marquoit le cas infini que leur sexe faisoit de la chasteté, espece de prodige dans un peuple idolatre, dans une religion impure, dont les Divinités des deux sexes n’offroient que des horreurs. […] Il y a des tribunaux pour les affaires de religion, il y en a pour la littérature ; car y a-t-il quelque chose qui ne soit de la compétence des Dames ? […] Et sous le nom glorieux de Dames d’honneur, les Princesses dans toutes les Cours ont conservé cet usage.