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192. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

« Un ancien disait autrefois, que les hommes étaient nés pour l’action et pour la conduite du monde, et que les Dieux leur avaient donné en partage la valeur dans les combats, la prudence dans les conseils, la modération dans les prospérités, et la constance dans la mauvaise fortune ; que les Dames n’étaient nées que pour le repos et pour la retraite, que toute leur vertu consistait à être inconnues, sans s’attirer ni blâme ni louange, et que celle-là était sans doute la plus vertueuse, de qui l’on avait le moins parlé : ainsi il les retranchait de la république pour les renfermer dans l’obscurité de leur famille ; de toutes les vertus morales il ne leur accordait qu’une pudeur farouche ; il leur ôtait même cette bonne réputation qui semble être attachée à l’honnêteté de leur sexe ; et les réduisant à une oisiveté qu’il croyait louable, il ne leur laissait pour toute gloire que celle de n’en point avoir.

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