Ces sortes d’ouvrages ne sont point dangereux, parcequ’on est prévenu sur les licences qu’ils prennent, mais vous composez un volume pour détruire les opinions justes et; sages d’un homme respectable à tous égards, d’un homme qui plein d’estime pour votre patrie veut que l’univers lui doive l’exemple de la raison sans préjugé, d’un homme enfin qui est lui-même le modéle de ce qu’il propose : votre livre se répand à la faveur des deux noms qui en ornent le frontispice, souffrez donc que si l’amour de votre pays a pu vous suggerer toutes les invectives qui sont sorties de votre plume, l’amour du mien ne me permette pas de demeurer dans le silence, lorsque vous décochez les traits les plus envénimés contre l’honneur et; la vertu des Dames Françoises. […] Que les Comédiennes aient l’entrée des maisons où les Dames honorent, aiment et; respectent leurs maris, où enfin l’honnêteté est scrupuleusement observée ; elles voudront ressembler à celles qu’elles fréquenteront. […] Si cela est, croyez-moi, Monsieur, joignez-vous à ceux qui veulent introduire la Comédie chez vous, elle y servira de passe-tems, et; quand les Dames Genevoises n’auront rien de mieux à faire, on les entendra raisonner sur les Piéces, ou sur les Comédiens. […] Vous n’empêcherez point « l’exposition des Dames et; Demoiselles parées tout de leur mieux et; mises en étalage ; l’affluence de la belle jeunesse viendra de son côté s’offrir en montre. » Si cela vous a paru très-pernicieux quand il a été question de la Comédie, je trouverai un surcroît de danger dans ces promenades trop réitérées, par la facilité qu’elles procureront aux jeunes personnes de faire des échappées à la faveur des excuses que la foule pourra leur fournir.