Celui de Législateur est pernicieux ; ses loix, quoique d’un chretien, détruisent les bonnes mœurs & la sainteté du mariage ; nous avons prouvé l’un & l’autre. […] Alors tout fut perdu pour la France ; les magasins firent enlevés, les maladies détruisirent l’armée. […] Je n’examine point les prétentions de l’Empereur & de la Czarine, qui veulent que les provinces conquises soient une ancienne dépendance de leurs Royaumes, & que tous les traités passés avec la Pologne n’ont pu détruire ; je me borne au grand Philosophe, qui n’a pas même des titres apparens sur les terres usurpées, & qui, vassal de la Pologne, & lui devant fidélité par le Duché de Prusse, n’a pu la dépouiller sans se rendre coupable de félonnie. […] Qu’on consulte l’Impératrice & le Roi de France, dont il fut tour à tour l’ennemi & l’allié jusqu’à quatre fois ; la Silésie, la Lusace, la Boheme, qu’il envahit en pleine paix, sans avoir déclaré la guerre ; les Maréchaux de Belle-isle & de Broglie, qu’il attaque étant leur allié ; le Roi de Pologne, dont il fit l’armée prisonniere à Pyrna ; sa famille qu’il prit à Dresde & mena à la Comédie ; le Royaume de Pologne, dont il a usurpé plusieurs provinces, malgré les traités ; la ville de Dantzick, dont il a détruit le commerce ; la ville de Leipsick, dont il a enlevé la Manufacture de Faïance pour la transporter dans ses Etats ; la Russie, qui pénétra jusqu’à Berlin, & avec qu’il s’accommoda en demandant grace ; les Archives de l’Electorat de Saxe, qu’il enfonça à main armée pour en enlever les titres.