Comparez les temps et jugez ; vous verrez que plusieurs genres de tartufes ont disparu, à la vérité ; mais parce que les vertus qu’il affectaient ont disparu elles-mêmes, ou perdu leur considération après avoir été prostituées dans des portraits scéniques, où tous les excès monstrueux de l’hypocrisie ont frappé si fortement les esprits, ont fait tant de honte, excité tant d’horreur que pour éviter le reproche et même le soupçon d’hypocrisie, on s’en est éloigné jusqu’aux excès contraires, c’est-à-dire jusqu’à préférer l’évidence des désordres, la nudité des vices, ainsi que je l’ai déduit dans la première partie de cet ouvrage. […] Et même, les plus ardents de ces privilégiés le voyaient ainsi long-temps avant que la révolution n’eût blessé leurs intérêts particuliers, par une influence philosophique qu’ils rendent comptable, pour cette raison, de tous les dommages et de tous les désordres passés et à venir. […] Il n’y a que ce concert renouvelé de tous les amis de la morale qui puisse arrêter ces désordres et opérer à la longue une progression rétrograde. […] Je ne la crois pas impossible avec le temps et la persévérance à écarter graduellement toutes les causes principales de désordres, indiquées dans cet écrit et dans plusieurs autres sur le même sujet. […] Voilà pourquoi les institutions légalement ou dûment constituées, purement et directement répressives, n’ont été occupées depuis si long-temps, sans pouvoir y suffire, qu’à arrêter les désordres produits par une école discordante, dont les maîtres marchent en sens contraire des autres.