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14. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Que c’est se jouer de Dieu d’avoir dit anatheme au démon dans le baptême, & de rechercher ces fausses joies ; que l’Eglise étoit sur ce point si sévère dans sa discipline, qu’elle mettoit quelquefois obstacle à la conversion des infidèles, qui aimoient mieux ne pas embrasser la foi que de renoncer au théatre, &c. […] Jesus-Christ, qui veut bien être tenté pour nous apprendre à résister à la tentation, permet que le Démon lui expose ce vain éclat, comme un exemple de ce que le père du mensonge doit faire par la séduction artificieuse du théatre. […] Cet assemblage ravit, étonne, corrompt ; c’est l’autel du vice, l’abomination de la désolation dans le sein du Christianisme, l’abjuration des promesses du baptême, le plus dangereux écueil de la vertu, les pompes même & les œuvres du démon. […] Le démon vous joue, vos excuses même prouvent que vous êtes pris dans ses filets. […] Tous les examens de conscience, toutes les préparations à la pénitence, à l’Eucharistie, tous les détails de vices, les tableaux du monde & de ses pompes, du démon & de ses tentations, de la chair & de de ses penchans, mettent la fréquentation du théatre au nombre des péchés & des obstacles à la réception des sacremens.

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