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47. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. […] Quoique les spectacles ne soient pas toujours mauvais, et qu’ils ne soient pas de leur nature contraires à la vertu ; les Pères de l’Eglise, et les saints Docteurs, ne les ont jamais néanmoins permis, ni les jours des Fêtes, ni au temps qui est destiné pour la pénitence, parce que les Canons les défendent en ces jours : et comme dit saint Ambroise, ce serait une témérité insupportable et une désobéissance criminelle, si le peuple faisait des actions qui sont défendues, ou dans l’Ecriture sainte, ou par les Constitutions des Papes, ou par les Lois Ecclésiastiques, et les Canons. […] Celui qui délivre son frère d’un si grand péril, se rend digne d’une récompense éternelle ; et celui qui néglige de l’aider, ne peut être que coupable devant Dieu ; parce que, comme dit saint Ambroise, celui qui pouvant empêcher le mal, ne l’empêche pas par négligence, sert à rendre plus hardi celui qui le commet, et participe par conséquent à son péché ; et celui-là semble commettre une mauvaise action, qui pouvant la défendre la souffre sans rien dire par lâcheté de cœur, et par défaut de zèle. […] Puisqu’il a donc plu à votre Sainteté ; que je ne fusse pas seulement chargé de veiller à mon propre salut ; mais encore de coopérer à celui des autres, pour remédier aux désordres, et aux excès par lesquels Dieu était offensé dans mon Diocèse ; J'ai ordonné dans l’assemblée Synodale, qu’on célèbrerait à l’avenir les jours de Dimanche, et les fêtes avec la révérence et la dévotion convenable ; et pour cela j'ai défendu en ces mêmes jours les danses, et toute sorte de débauches, la luttei, et tous les spectacles du théâtre, comme une profanation manifeste : j'ai menacé les contrevenants des censures Ecclésiastiques. […] C’est pour cela, très Saint Père, que j'ai cru vous devoir écrire avec confiance ce peu de mots, et vous envoyer à même temps un excellent ouvrage, composé par saint Charles Borromée, qui porta Grégoire XIII. prédécesseur de votre Sainteté, à qui saint Charles même le fit voir, à terminer les contestations qui troublaient sur ce sujet la ville de Milan, par ses Lettres Apostoliques ; et à défendre même dans Rome, comme nous lisons dans la vie de saint Charles, et les masques, et toutes sortes de spectacles les jours des Fêtes, et les Vendredis.

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