Ainsi l’emploi des Comédiens établi pour donner aux hommes une recréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérité d’être défendu, et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération, c’est-à-dire qu’ils ne disent ou ne fassent rien d’illicite ; qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. […] C’est ce qui obligea le troisième Concile de Carthage à condamner par ce Canon les Comédiens comme blasphémateurs : « Que les Laïques mêmes n’assistent point aux Spectacles, car il a toujours été défendu à tout Chrétien d’aller où il y a des blasphémateurs. […] Ah, disent ses ennemis, elle n’est que trop mauvaise, puisqu’elle est défendue. Jusqu’à présent je l’avoue, je croyais qu’on défendit les choses parce qu’elles étaient mauvaises, et non pas qu’elles fussent mauvaises parce qu’elles étaient défendues. […] Des Docteurs, dites-vous, ou du moins qui se piquent de l’être, vous ont montré certains Rituels, qui défendent aux Confesseurs d’administrer les Sacrements aux Comédiens, ce qu’ils confirment par plusieurs Conciles.