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27. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Quelques injures que l’on puisse dire à un innocent, on craint de le défendre lorsque la religion y est mêlée : l’imposteur est toujours à couvert sous ce voile, l’innocent toujours opprimé et la vérité toujours cachée. […] La matière est trop délicate et tous ses beaux raisonnements ne tendent qu’à faire voir que le roi a eu tort de ne pas défendre Le Festin de Pierre, après avoir fait tant de choses avantageuses pour la religion. Vous voyez par là que je ne dois pas seulement défendre la pièce de Molière, mais encore le plus grand, le plus estimé et le plus religieux monarque du monde. […] Il faut avoir de grandes lumières pour s’en défendre, il dit beaucoup et prouve encore davantage, et comme cet argument est convaincant, il doit avec justice faire douter de la véritable religion. […] Peut-être que si j’attaquais aussi bien que je défends, elles seraient plus divertissantes, puisque la satire fournit des plaisanteries que l’on rencontre rarement lorsque l’on défend aussi sérieusement que je viens de faire.

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