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74. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

On ressuscire une femme Greque, qu’il avoit épousée & fait mourir, & l’on réchauffe les froides cendres de son ancien amour : ses enfans se déclarent les amans de leur belle mere, & le vieux guerrier mourant est leur rival. […] Hypolite est un sauvage qui déteste les femmes, & ne se plait que dans les forêts, à la chasse des bêtes féroces ; il n’en payera pas moins le tribut aux actrices, il est aimé par une, à la vérité, sous le nom de Phedre, sa belle-mere, qui, en bonne actrice le lui déclare, & le sollicite. […] Jusques-là c’est son rôle : voici celui du François, il court dans la scéne suivante se déclarer amant d’une fille qu’il n’a jamais vue, & qui n’est pas moins étonnée de sa déclaration, que doit l’être un spectateur raisonnable, qui ne desire pas de voir par tout la passion dont son cœur est rempli, Racine se fait lui-même le procès, dans la préface de cette même Phedre, il convient (quel aveu pour un François, pour un poëte, pour un poëte de théatre !) […] Bossuet, ennemi déclaré de la comédie ; dédicace aussi maladroite que la piéce est déraisonnable, il ose lui dire, les Prélats qui condamnent la comédie ont des mœurs déréglées, elle doit donc être soufferte, les bons l’approuvent, c’est le goût du peuple, il en est infatué, (c’est une insulte à M.

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