Je me bornerai ici, à distinguer l’espèce d’excommunication, que des prêtres semblent vouloir appliquer aux comédiens morts subitement sans les secours spirituels de l’église : mais je fais observer que le prêtre déclare implicitement, par cette excommunication, que celui qu’il anathématise est damné à jamais, à cause de sa profession de comédien. […] Déjà la petite guerre est déclarée aux imprimeurs et aux libraires, déjà de prétendus agents de la police de la librairie, qu’ils compromettent, parcourent les boutiques de libraires, y empoignent des livres mis à un index secret qui n’a pas eu de publicité ; d’autres avec un air d’intérêt, conseillent aux marchands de livres, de ne plus exposer tel ou tel ouvrage ; toutes les supercheries sont enfin mises en œuvre, pour empêcher ou entraver le débit des ouvrages qui déplaisent à un parti, mais dont la vente, cependant, n’est pas encore prohibée. […] Tant de désordres et d’assassinats dans la péninsule, démontrent que notre ministère qui ne peut pas être complice des jésuites, est au moins impuissant pour y rétablir le bon ordre, et qu’il a été forcé, par une puissance occulte et inconcevable, à rétablir involontairement, sans doute, l’anarchie dans ce malheureux pays, en remettant l’autorité entre les mains d’une faction qui, aujourd’hui, opprime la souveraineté légitime ; et c’est précisément cette même faction, ainsi que leurs correspondants en France, qui craignent tant la lumière, et se déclarent les ennemis si implacables de la liberté de la presse.