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296. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Mais s’il pense qu’au fond, l’adroite parure de nos Femmes est plus dangéreuse qu’une nudité absolue dont l’habitude tournerait bientôt les premiers effets en indifférence, & peut-être en dégoût, ce n’est pas la peine de renoncer à nos usages, le mal étant fait ; d’ailleurs j’y prévois mille obstacles qui sans contredit en naîtraient, & qui s’offrent pour peu qu’on refléchisse. […] Car pour les Spectacles où sont imprimées quelques images de la guerre, ils accoûtument peu à peu les Hommes à manier les armes ; ils leur rendent familiers les instrumens de la mort, & leur inspirent insensiblement la fermeté de cœur contre toutes sortes de dangers & de périls : d’ailleurs, la vanité gagne souvent sur l’esprit humain ce que la raison ne pourrait peut-être pas obtenir ; & cette jalouse humeur dont il ne se peut dépouiller, y fomente continuellement je ne sais quel desir de vaincre qui l’anime, l’échauffe, & qui l’emporte au-delà de ses faiblesses naturelles.

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