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79. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Voilà, à ce que je crois, la correction et l’instruction que l’on doit chercher dans une fable dramatique. […] A la réserve donc de quelques pensées, et de quelques expressions, qui ont grand besoin d’examen et de correction, je crois que la Comédie du Misanthrope mérite d’être conservée, et qu’elle est très digne d’être admise au Théâtre. […] LES FEMMES Savantes, Quand pour la première fois j’ai résolu d’étudier les Ouvrages de Molière, je me proposais uniquement de découvrir et de suivre pas à pas le génie de ce grand homme dans la production de ses Fables de Théâtre ; bientôt je fûs convaincu qu’il avait porté si loin la perfection de son Art, que non content de m’en faire un modèle pour mon usage particulier, je crus devoir communiquer au Public mes réfléxions pour autoriser, par l’exemple d’un si grand maître, ce que j’ai écrit en matière de Théâtre. […] Dans la suite de mes examens, j’aurai l'occasion de parler de quelques-unes des imitations de Molière, elles feront, à ce que je crois, sentir la vérité de ce que j’avance. […] LES PRÉCIEUSES Ridicules, La Préface que Molière a mise à la tête de cette Pièce m’a toujours surpris : ce n’est pas que je soupçonne sa bonne foi ; mais il me semble qu’il affecte un peu trop de modestie en doutant du succès que ces Précieuses Ridicules devaient avoir à l’impression ; car s’il dit vrai, il a certainement grand tort : j’aime donc mieux croire qu’il connaissait fort bien tout le mérite de sa Pièce et que la politique le faisait parler ainsi, du moins autant que la modestie.

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