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591. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Théodoric le félicite sur la victoire qu’il venoit de remporter près de Tolbiac, en 496 ; & il ajoute : Nous vous avons envoyé un Joueur d’instrumens, habile dans son art, qui joignant l’expression du visage à l’harmonie de la voix & aux sons de l’instrument, peut vous amuser ; & nous croyons qu’il vous sera d’autant plus agréable que vous avez souhaité qu’il vous fût envoyé. […] L’Auteur, qui étoit maître des événemens, a garanti son héroïne d’un adultere : mais une femme qui sera dans le cas de la Princesse de Cleves, & qui à son exemple croira pouvoir concilier l’amour d’un amant avec ce qu’elle doit à son mari, sera-t-elle de même la maîtresse de résister à tout ce que la passion a de plus séduisant, & à sa propre foiblesse ? […] Tels furent, par exemple, le Roman de Troyes par Benoît de Mory ; le Roman d’Atys & de Prophylies, par Alexandre, qu’on croit être celui qui inventa les grands Vers appellés Alexandrins, soit à cause de son nom, soit parce qu’il les employa dans son Roman d’Alexandre le Grand. […] Elle n’a pu y arriver, sans être de plus en plus surchargée d’une multitude de Citoyens désœuvrés dont on crut devoir occuper le loisir, selon le goût des temps, par des représentations pieuses qui furent l’enfance & le bégayement de nos Tragédies, de nos Opéra & de nos Comédies.

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