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439. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Après ce petit avis que j’ai cru utile de donner à quelques-uns de nos faiseurs, j’en viens à l’ouvrage de M. le baron d’Hénin, qu’à son titre, bien qu’il ne soit pas très clair, j’ai jugé devoir présenter des faits et des raisonnements susceptibles de fixer mon opinion sur une question intéressante : L’état des comédiens sous le point de vue religieux ; question d’ordre social qui se reproduit sans cesse, et qui ne se reproduit jamais sans altérer momentanément la paix publique. […] Et toutefois il y a là une grave erreur ;  car si l’on suit avec attention l’histoire dramatique des siècles postérieurs, il devient évident que c’est par une fâcheuse méprise qu’on a cru voir le berceau de nos comédiens modernes parmi ces troupes d’histrions anathématisés dès les premiers âges de l’ère chrétienne ; qu’on ne peut, sans mauvaise foi, les regarder comme les successeurs de ces derniers, et qu’il serait tout au plus permis de considérer comme tels ces acteurs en plein air, dont les parades précèdent dignement la représentation en cire de la Chaste Suzanne ou du Jugement de Salomon.

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