Un Théologien d’un mérite distingué, et que je n’aurais pas consulté si je ne l’avais cru tel, me vint hier faire des reproches de ce que j’avais rendu public ce qu’il n’avait eu la bonté de faire que pour ma satisfaction particulière ; et me toucha dans l’endroit le plus sensible que j’aie, en m’accusant d’infidélité. […] Je lui tins parole, et crus ne me pouvoir mieux adresser qu’à celui qui avait été mon Confesseur à Paris, qui passait pour un célèbre Professeur en Théologie. […] Les Empereurs dont la mémoire est le plus en vénération (c’est des Empereurs Chrétiens dont je parle) ne défendirent pas les Spectacles à leurs Sujets, mais ils en bannirent l’Idolâtrie ; et s’il vous plaisait, Monseigneur, de rappeler un peu votre souvenir, vous trouveriez que des Papes n’ont pas cru les plaisirs du Théâtre indignes de l’attention des Chrétiens, puisqu’ils ne faisaient point de difficulté d’y assister eux-mêmes. […] De là je le mènerai où je croirai ses leçons le plus nécessaires ; et partout je donnerai tant de laideur au Vice et tant de beauté à la Vertu qu’il ne tiendra pas à moi que l’on n’ait autant de haine pour l’un que d’amour pour l’autre. « Dans le dessein que j’ai de faire aller Esope Partout où les abus offrent de faux appas, Ne croyez pas que j’enveloppe Parmi les vicieux ceux qui ne le sont pas.