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29. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Nous devons croire qu’il est juste et non point vindicatif : il punit une âme égarée qui persévère dans ses emportements, mais il oublie le passé quand elle s’est remise dans le bon chemin. […] Mais, puisque vous savez qu’il a toujours mieux réussi dans le comique que dans le sérieux, devez-vous le blâmer de s’être fait un personnage qu’il a cru le plus propre pour lui ? […] Et comme j’ai connu par là qu’il n’avait pas besoin d’un grand secours, j’ai cru que ma plume, toute ignorante et toute stérile qu’elle est, pouvait suffire pour montrer l’injustice de ses ennemis. […] J'ai donc cru que cela me regardait, et comme je n’avais encore rien mis au jour, je me suis imaginé que c’était commencer bien glorieusement que de soutenir une cause où le bon droit était tout entier. […] Il a cru vous devoir la même charité ; mais si par hasard il arrive que ceux qui liront ce qu’il a fait contre vous connaissent qu’il s’est mépris, et qu’ils ne vous viennent point vous faire de leçons, ne laissez pas de lui savoir bon gré de son zèle ; et puisqu’il vous en coûte si peu, servez-lui sans murmurer de moyen pour gagner le paradis, ce sera là où nous ferons tous notre paix.

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