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158. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Massillon, ce grand Orateur, que l’insinuation, les graces, la douceur, la fermeté, ont rendu si célèbre ; que les amateurs du théatre croient beaucoup louer en les comparant à Corneille & à Racine, ont prononcé leur condamnation. […] Attentif à profiter du goût des hommes pour les vanités du monde, il les leur présente dans des spectacles les plus séduisans, & en triomphe lors même qu’ils se croient à l’abri de ses traits. […] Bien des gens se croient en sûreté quand ils ont demandé s’il y a péché mortel d’aller au bal, à la comédie, & veulent une réponse précise. […] Tout ce qui peut flatter la passion y est mis en œuvre, tout l’art y est employé pour exciter une passion que nul art ne peut amortir, & vous présumez assez de vous-même pour croire que vous ne risquez rien ? […] Nous croyons inutile d’en citer aucun ; mais nous invitons tout le monde d’en faire la lecture, on y gagnera toujours beaucoup pour le salut.

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