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92. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Serait-ce respecter le lieu saint, que d’y donner des rendez-vous criminels ? […] Jeter l’ordure sur les vases sacrés, ou les vases sacrés dans l’ordure ; quel des deux est le plus criminel ? […] » Ne peut-on pas dire que c’est substituer une autre fête de fous à celle qui a été abolie, mais fête plus artiséei, plus régulière, plus systématique, plus criminelle ? […] Les gens de bien se flattent d’arrêter quelque péché, et d’arracher quelque proie à l’enfer, en supprimant les passions criminelles et substituant des objets pieux ; peut-être espèrent-ils de réformer la scène, et de convertir les Comédiens, en les tournant du côté de la religion. […] On peut parler des crimes, peindre des criminels, pourvu qu’on le fasse décemment ; les paroles, les couleurs ne font ni bien ni mal.

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