Il faut donc que les Evêques et les Magistrats aient de tout temps été convaincus que la profession de Comédien est bien déshonorable et bien criminelle, puisqu’ils ont toujours flêtri ceux qui l’exercent d’un opprobre si honteux. […] Hé quoi offencer Dieu en s’entretenant sans cesse de passions criminelles, et en travaillant à les exciter dans les autres, scandaliser l’Eglise, et procurer la damnation de ceux qui leur donnent le moyen de faire quelque figure dans le monde ? […] Ne craint-elle pas de se rendre coupable devant Dieu de toutes les pensées criminelles qu’elle peut faire naître dans leurs esprits ? […] Comme s’ils prenaient plaisir d’attirer sur leurs têtes criminelles, et sur tous ceux qui les favorisent, les effets de l’indignation d’un Dieu si juste, et tout ensemble si terrible dans ses châtiments. […] La différence qu’il y met ; c’est, dit-il, que ces crimes souillent à la vérité ceux qui les commettent ; mais ils ne souillent pas, et ne rendent pas criminels ceux qui les voient commettre, ni ceux qui en entendent seulement faire le récit.