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297. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Je crois donc que généralement parlant, on doit attribuer le silence des Auteurs profanes et leur retenue criminelle à ne point déclamer contre les infamies des Spectacles, à la crainte qu’ils avaient de passer pour impies, s’ils invectivaient contre des pratiques, qui, quelque honteuses qu’elles fussent, entraient dans le culte de l’idolâtrie populaire : car je ne vois pas quelle autre raison a pu empêcher tant d’Auteurs et tant de Poètes qui ont si souvent déclamé contre la corruption des mœurs, de déclamer encore plus fortement contre ces infamies. […] Or après avoir parlé des Fêtes et des jeux consacrés à l’idolâtrie, et avoir rapporté ce qu’il pouvait y avoir de plus honteux et de plus criminel ; après avoir aussi parlé des sales représentations que l’on faisait des Fables de l’antiquité, et des crimes qui étaient déjà ensevelis dans l’oubli, ce qu’il attribue à l’amour qu’on avait pour tout ce qui était défendu. « Ita amatur quod non licet, ut quae etiam aetas absconderat sub oculorum memoria reducantur. […] 9 » Que dirai-je de ces inutiles et vaines occupations de la Comédie, de ces folles clameurs de la Tragédie, je dis que quand même ces Spectacles ne seraient pas consacrés aux Dieux, les Chrétiens n’y doivent point assister, parce que quand ils ne renfermeraient rien de criminel, on y trouve toujours une très grande vanité, ou un vain amusement très dangereux et peu convenable à des fidèles.

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