/ 315
205. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Cette supposition, dis-je, est visiblement fausse, parce que les Saints Pères déclarent formellement, qu’encore que les Comédies ne fussent point souillées d’Idolâtrie, elles ne laisseraient pas néanmoins d’être criminelles, à cause qu’elles ne peuvent servir qu’à corrompre les mœurs. […] Il prétendait prouver, que les représentations du Théâtre étaient des actes de religion, et pour cet effet il a cité ce passage de Valère Maxime, qui dit tout le contraire : car il dit qu’encore que les Théâtres eussent été inventés pour rendre honneur aux Dieux ; néanmoins les représentations de la Scène étaient si monstrueuses, et les actions qui s’y faisaient, si criminelles, qu’elles déshonoraient la religion. […] Les Païens estimaient les Théâtres si peu religieux, qu’ils les faisaient servir de lieux pour la punition des criminels. […] Le Synode de Milan ordonne que les Prédicateurs n’omettent rien de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements exécrables et détestables qui attirent sur le peuple Chrétien des maux et des afflictions publiques ; et l’Auteur de la Dissertation soutient qu’on a tort de s’opiniâtrer à détruire un plaisir public, et de soi-même innocent : il veut même en être cru sur sa parole ; car il l’avance sans aucune preuve, et nous ferons voir ci-après combien ce plaisir est pernicieux et criminel. […] Que l’Auteur donc de la Dissertation reconnaisse que l’on détruit un plaisir public, infâme et criminel, par des maximes qui n’ont encore aujourd’hui que trop de causes, et trop de prétextes.

/ 315