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301. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Comme si Dieu ne devroit pas être aimé par-dessus toutes choses, comme si l’amour de Dieu souffroit l’amour d’une maîtresse, c’est-à dire, du crime. […] Sur quoi il rapporte le trait de ce libert dans Terence, dont nous avons parlé ailleurs, qui excuse son crime, & en fait un acte de religion, par l’exemple de Jupiter qui abuse de Danaé, & descend dans son sein en forme de pluie d’or. […] Le Théatre est un tableau aussi dangereux : il présente les mêmes désordres, & avec les mêmes couleurs, dans les dieux & les déesses, dans les héros, dans les princes ; l’élévation du coupable semble les ennoblir, en effacer la bassesse & le crime. […] Le corps d’un drame tragique n’est qu’un tissu de crimes & de fureurs ; le Théatre de Melpomene est un cirque, une place de Greve ; le plaisir brutal, un plaisir d’Iroquois qui voit brûler un homme : ce qui a fait la réputation de Crébillon.

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