Ce ne sont pas seulement les ennemis innombrables des Jésuites, ce sont leurs amis, ce sont les gens du monde, qui sous prétexte de religion, dont quelquefois ils ne s’embarrassent guère, font un crime au P. […] Ainsi donne-t-on des amants à Judith, à Suzanne, à la fille de Jephté, une maîtresse à Joseph, etc., et dans les pièces où il y a des crimes véritables, comme Dina, Samson, David, on fait parler les personnages de la manière la plus séduisante et la plus scandaleuse. […] ces insultes vous étaient moins sensibles que les indécences et les crimes de la scène, les soldats et les bourreaux vous offensaient moins que les Acteurs et les Actrices. […] N’est-ce pas même une adresse du Démon pour faire regarder avec plus de sécurité et pratiquer avec moins de remords ce que la religion semble avoir consacré, et faire mépriser une histoire et des personnages où l’on trouve les mêmes aventures que dans les romans, imitateurs des Païens, qui canonisaient le crime par l’exemple des Dieux : « Quod Divos decuit, cur mihi turpè putem ? […] Mais la seule indécence qu’on connaît sur un théâtre où tous les jours on voit tant de crimes de toute espèce, n’est que le monstrueux mélange de la débauche et de la sainteté du sujet.