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184. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

N’est-il pas évident qu’en butte à tous les préjugés, victimes de toutes les passions, elle s’abandonnera sans scrupule et sans crainte à toute la perversité d’une nature corrompue, et que bientôt replongée dans les ténèbres de l’ancienne barbarie, elle ne présentera plus que l’aspect d’une véritable horde de sauvages, dont nous aurons tout à redouter. […] Dans son délire et sa fureur, sera-t-il arrêté par la crainte des vengeances de la loi ? […]  » Mais en vain rendrons-nous un stérile hommage à la religion de nos pères, pour les bienfaits signalés dont nous ressentons encore aujourd’hui l’heureuse influence : inutilement aussi relèverons-nous ces écoles salutaires, que le gouvernement destine à la culture des lettres sacrées, si les esprits tournés vers d’autres objets moins grands et moins utiles, inspirent une si juste crainte de les voir abandonnées. […] Faut-il donc s’étonner si, malheureusement, séduits par le vain éclat de ces fausses maximes, que professe trop souvent encore le théâtre ancien et moderne, tant de jeunes gens confondent si souvent la véritable valeur avec cette fausse bravoure, qui n’en a que le masque imposteur, et sacrifient encore si légèrement leurs propres jours à la crainte de passer pour lâches ou timides aux yeux d’un sexe imprudent, qui, sans se douter de sa barbarie, applaudit indiscrètement à leurs tristes dangers comme à leurs coupables triomphes. […] NDA La grande et constante affluence des citoyens de tous les ordres dans les églises de Paris à l’époque des solennités de la Pâque et du Jubilé, prouve que sur ce point mes craintes étaient injustes et mes plaintes prématurées.

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