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13. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Si la crainte de faire naître dans le cœur de vos enfants des passions qui leur seraient funestes, vous oblige de les éloigner de ces assemblées dont nous venons de parler ; cette même crainte vous engage indispensablement à ne jamais permettre qu’ils fréquentent les comédies. […] Tertullien, dans le livre qu’il a fait des spectacles, entreprend de montrer que ces divertissements ne peuvent s’accommoder à l’esprit de la religion que nous professons, et aux devoirs d’un Chrétien : Que ce qui fait qu’ils ont tant de défenseurs, est la crainte que l’homme a qu’on ne diminue le nombre de ses plaisirs : Que c’est en vain qu’on se figure que les Chrétiens ne s’en abstiennent, que parce qu’étant résolus de souffrir la mort pour la foi, ils renoncent à toutes les voluptés de la vie, afin de l’aimer moins, et de n'être point retenus par les plaisirs, qui sont comme les liens qui nous y attachent ; mais qu’ils s’en abstiennent, parce qu’encore que ces divertissements ne soient pas défendus en termes exprès dans l’Ecriture sainte, néanmoins ils ne laissent pas d’y être suffisamment condamnés. […] rapporte, qu’une femme Chrétienne étant allée au théâtre et à la comédie en revint possédée du diable, et que les Exorcistes lui demandant comment il avait osé attaquer une Chrétienne, il répondit qu’il l’avait fait sans crainte, parce qu’il l’avait trouvée dans un lieu qui lui appartenait. […] Mais c’est pour cela même que vous devez être ferme, et ne vous point éloigner de cette discipline et de cette crainte du Seigneur, dans laquelle Saint Paul vous ordonne de les élever, de peur qu’ils ne s’engagent insensiblement dans ces désordres, et qu’ils ne viennent enfin à rechercher ces divertissements criminels.

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