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332. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Ne crois pas cependant, qu’il s’occupât toujours de moi : ton nom était à tout moment sur ses lèvres : Tu le rends le plus heureux des hommes ; je puis seule lui faire supporter ton absence : je suis son amie, sa protectrice ; je serais son azile contre l’ingratitude ou la légèreté de son propre cœur, si… On ne finit pas : on craint de toucher cette corde trop fort : elle rendrait un son aigre, déchirant pour des oreilles infidelles. […] Non, ce ne sont pas les femmes qui craignent de sentir vivement, ce sont des hommes efféminés bien inférieurs aux femmes… Mais, que fais-je donc ? […] Que les jeunes Elèves imitent cet Acteur*, dont le jeu, devenu sage & rassis, exprime tout, nuance tout ; qui s’empare de l’âme, la conduit, l’enlève ; mais semble craindre de l’agiter avec rudesse. […] J’ai toujours été blessée, lorsqu’Alphonse, à la fin du troisième Acte d’Inès, après la scène la plus vive, s’écrie : Dans ces affreux momens, je ne me connais pas : de ce que le coup d’archet qui suivait sans intervalle, semblait nous dire : Ne craignez rien, ce n’est qu’une chanson.

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