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15. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

La farine qui couvre les têtes des Officiers, des Magistrats, des Jurisconsultes françois, n’est pas moins ridicule ; ce ne fut que sous les Empereurs perdus de débauches, qui ne connoissoient point de décence que la poudre d’or fut connue. […] La premiere fois qu’il voulut se faire raser, il se présenta un Barbier couvert d’or & d’argent, & d’étoffes les plus précieuses. […] Si être vain & extravagant en habits, se farder le visage, s’entortiller & friser les cheveux, être chargé d’or & d’argent, & de Pierreries, couverts de rubans & de dentelles. […] Homere qui connoissoit le foible des femmes, peint ainsi les Déesses avec leurs cheveux frisés, bouclés, agités par le zéphir, parfumés d’ambroisie, à l’exception de Minerve, (la Sagesse) couverte d’un casque, qui fait son ornement ; il ne peint point ainsi les Héros. […] Aveugles ils ont beau faire, ils ne couvriront plus leurs rides ; & en cachant leur âge, ils ne le cacheront pas à la mort.

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