Ensuite le mal que ceux qui y assistent, causent aux autres, en authorisant ces divertissemens dangereux par leur exemple, ce qui fait un peché de scandale, & qui les rend coupables de la perte des autres, & de tous les pechez qu’ils y commettent ; & enfin les circonstances particulieres qui se trouvent en de certaines personnes, qui ne peuvent employer leur tems & leur argent à ces sortes de divertissemens, sans un notable prejudice de leurs affaires, ou de leurs devoirs plus importans. […] C’est, Messieurs, un pretexte, je l’avoüe, dont on flatte la passion que l’on a pour ces sortes de spectacles ; mais cela n’excuse pas de peché, ceux qui, dans l’experience qu’ils ont de leur foiblesse, ne peuvent ignorer le danger où ils s’exposent : car si ces spectacles, tels qu’ils sont aujourd’huy, leur sont une occasion de scandale, c’est à dire, s’ils sont capables de les porter au mal, c’est une occasion de peche, qu’ils sont obligez d’éviter, sous peine de se rendre coupables du peché même. […] Paul, peut servir de resolution au cas de conscience que vous me proposez ; car je veux que le bal, la comedie, & les autres spectacles de cette nature, soient comptés entre les choses indifferentes, ou qu’ils passent pour tels à l’égard de ceux qui ne courent aucun hazard d’y commettre le peché ; si neanmoins par-là l’on donne occasion aux autres, qui n’ont pas la même force, ni une vertu à l’épreuve, de s’exposer au danger d’en commettre, ne devenez-vous pas coupable du scandale que vous leur donnez, & n’êtes-vous pas responsables des pechez qu’ils y feront ? […] Les personnes mondaines, sur qui l’on ne prend point exemple, ne sont coupables que de leurs propres pechez ; mais ceux qui ont quelque reputation de vertu, ou qui ont quelque rang, & quelque authorité, servent par leur exemple de pretexte aux autres, qui pechent sur leur compte, en s’authorisant de leur nom.