On ne peut auparavant, sous aucun prétexte, la franchir sans se rendre coupable. […] ce n’est que par galanterie dans le mari, vengeance, dédommagement dans la femme, amour de la liberté, goût naturel, besoin physique dans tous les deux ; on applaudit aux tours d’adresse qui ont sû tromper, on loue le haut ton que le coupable a sû prendre pour secouer le joug, & la patience de l’innocent qui a sû tout dissimuler. Combien comme le George Dandin de Moliere, où l’on suggère mille inventions pour se dérober aux yeux les plus perçans, & où enfin le coupable blanchi voit à ses pieds le malheureux qu’il a outragé, obligé de lui demander grace, ou se retirer battu & content ! […] L’Auteur de la vie de Moliere convient de tous ces défauts, des grossieretés des valets ; de l’excès du gentilhomme, du libertinage scandaleux de la femme, dont les démarches criminelles tournent toûjours à son avantage, en sorte qu’on est tenté d’imiter sa conduite, toûjours heureuse, quoique toûjours coupable.