Comment se doit conduire le Confesseur lorsqu’il rencontre un penitent qui ne s’accuse que de fautes fort légeres, & qu’il a sujet de croire qu’il est coupable de beaucoup d’autres pechez plus griefs, sçachant que c’est une personne dont la vie n’est point reglée ? Il doit l’instruire de ses obligations tant generales que particulieres, luy marquant les principaux defauts desquels il croiroit qu’il pourroit estre coupable, & l’avertir de l’importance qu’il y a de faire un soigneux & diligent examen de sa conscience, puisqu’autrement sa confession luy seroit plus prejudiciable qu’elle ne luy seroit utile ; aprés quoy il doit le renvoyer, afinqu’il se prepare plus à loisir, & luy assigner un temps auquel il vienne se representer. […] Il semble donc qu’il seroit plus avantageux à ceux qui par l’avis d’un Directeur sage & éclairé communient les Dimanches & les Festes, de ne se confesser que tous les quinze jours au plus, & se contenter les autres jours de s’humilier devant Dieu dans la vûe de leurs fautes, & de les expier par quelque aumône ou quelque action de penitence avant que de s’approcher de la sainte Table, ou s’en retirer avec humilité s’ils se trouvoient coupables de quelque faute plus considerable qu’à l’ordinaire jusqu’a ce que le temps de se confesser fust venu.