Je comprends bien qu’il ne faut pas toujours regarder à la catastrophe pour juger de l’effet moral d’une Tragédie, et qu’à cet égard l’objet est rempli quand on s’intéresse pour l’infortuné vertueux, plus que pour l’heureux coupable : ce qui n’empêche point qu’alors la prétendue règle ne soit violée. […] Il fait rire, il est vrai, et n’en devient que plus coupable, en forçant, par un charme invincible, les Sages mêmes de se prêter à des railleries qui devraient attirer leur indignation. […] Les dangers que peut produire le tableau d’une passion contagieuse sont, leur a-t-on répondu, prévenus par la manière de le présenter ; l’amour qu’on expose au Théâtre y est rendu légitime, son but est honnête, souvent il est sacrifié au devoir et à la vertu, et dès qu’il est coupable il est puni. […] Mais toute femme sans pudeur est coupable, et dépravée ; parce qu’elle foule aux pieds un sentiment naturel à son sexe. […] A force de se cacher comme si l’on était coupable, on est tenté de le devenir.