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16. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Cette satyre est outrée, il y a encore dans le monde plusieurs personnes vertueuses, plusieurs filles sages, quoique le nombre en soit petit ; mais dans un autre sens, on pourroit sans exagération écrire à l’entrée du Théatre : ci git la vertu, c’est-à-dire : c’est ici le tombeau de la vertu ; il n’y en substitue, il n’y en substituera jamais, toutes celles qui osent y entrer, y reçoivent le coup mortel, l’innocence n’y vient jamais impunément & ne s’en retourna toute entiere pour ceux qui l’aiment & le fréquentent, la vertu y est profondement enterrée. […] Le Dimanche suivant, au premier coup la Messe de Paroisse, ils s’assemblerent dans la place publique, parés de rubans & de bouquets, & vont tous ensemble deux à deux chez la fille couronnée. […] Au dernier coup de la Messe, le cortége s’y rendit en cet ordre, la musique précédoit, ensuite paroissoit la Rosière conduite par son frere, accompagnée de son pere, de sa mere, de ses parens, enfin les garçons deux à deux. […] L’amour à la plus belle Ailleurs offre le prix, Mais bien-tôt l’infidele Cesse d’en être épris ; L’estime à la plus sage Donne des fleurs chez nous, Et ce flatteur hommage Du temps brave les coups.

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