Saint Clément Alexandrin, et Saint Basile condamnent les Spectacles, par la raison qu’ils corrompent les bonnes mœurs. […] Et dans un autre endroit, savoir dans son Homélie 24 touchant la lecture des livres des Païens, vers la fin il dit : que pour conserver la pureté de son âme il faut éviter le plaisir des sens, qu’il faut fuir à cette fin les Spectacles et la musique que l’on y chante qui n’est propre qu’à corrompre l’âme, et à irriter les passions31. « Il ne faut point, dit-il, être curieux de voir ces Spectacles, et les vaines représentations de ces Charlatans, il ne faut point non plus prêter l’oreille à ces airs qui ne tendent qu’à corrompre l’âme : car cette espèce de musique ne porte point ordinairement d’autre fruit que l’esclavage et la dégradation de l’âme, outre cela elle irrite les passions ; et il conclut en disant : nous avons une autre musique bien meilleure que celle-là, et qui nous porte à nous attacher à des choses bien plus excellentes. […] » Il les avait condamnés auparavant en général, quand dans le même endroit il avait dit72 : « Ces Spectacles publics doivent être abolis, parce qu’ils irritent beaucoup les vices et qu’ils sont très propres à corrompre les esprits, et bien loin de contribuer à nous faire mériter la vie bienheureuse, ils y nuisent beaucoup. […] Si l’homme n’avait point été corrompu par le péché, et qu’il fût demeuré parfaitement le maître des mouvements de son cœur, on pourrait croire qu’en voyant la représentation d’une chose malhonnête, il laisserait le mauvais plaisir que la chose est capable d’inspirer, pour se rendre seulement sensible à la manière de la représentation ; mais dans l’état de la nature corrompue, ces deux plaisirs sont trop voisins pour pouvoir, moralement parlant, prendre l’un et laisser l’autre. […] L’on ne demeure point d’accord que la plupart des Comédies soient réformées à un point qu’elles n’impriment, ou qu’elles ne laissent point de mauvaises idées capables de corrompre la pureté des mœurs d’un Chrétien.