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198. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Après avoir instruit les peuples on songea à les corriger par le même moyen, ou si vous voulez on les instruisait dans le même temps qu’on les corrigeait. […] Et c’est par là aussi que vous voudriez faire l’apologie du vôtre, en nous disant qu’on en a entièrement banni les infamies des Anciens, et qu’on a toujours conservé le premier dessein d’instruire et de corriger. […] si on l’a purifié dans un sens, on l’a bien corrompu dans un autre ; et si on n’y aperçoit plus les infamies des Anciens, on y aperçoit encore moins leur véritable dessein de corriger ou d’instruire ; que si on en conserve quelqu’un, c’est plutôt celui d’instruire dans le mal. […] Mais, direz-vous peut-être, on n’en parle que pour en donner de l’horreur, on ne fait paraître le vice sur le Théâtre que pour le corriger. […] Mais un Comédien dans le temps même qu’il moralise le plus, n’a pas un véritable dessein de corriger ni de réformer personne : on ne s’y attend pas, le temps ni le lieu n’y sont pas propres, et on ne prétend pas même qu’il ait ce dessein.

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