En temps de guerre, nos jeunes Actrices feraient sur le Théâtre l’éloge des Guerriers morts pour la Patrie ; celui des Officiers & des Corps qui se seraient distingués ; on irait jusqu’à louer l’obéissance & les belles dispositions de la Jeunesse Militaire ; les Actrices chargées de l’éloge de cette dernière, seraient, les Amantes même des Jeunes-gens, si elles étaient au Théâtre. […] [Enfant-Prodigues Quiconque est capable d’aimer est vertueux ; j’oserais même dire, que quiconque est vertueux, est aussi capable d’aimer : comme ce serait un vice de conformation, pour le corps, d’être inepte à la génération ; c’en est un aussi pour l’âme d’être incapable d’amour. […] Le Prêtre est d’un Corps qui a des intérêts particuliers ! O Ministres de charité, soyez nos Pères, nos Guides, nos amis, & ne formez qu’un même Corps avec nous ; la prérogative engendre, d’un côté, l’orgueil, l’exigence présomptueuse ; de l’autre, l’envie, la haîne, l’esprit de révolte… Les Comédiens se recrutent dans un autre état que le leur ; les talens ne sont pas héréditaires : il faut que ces derniers rentrent aussi dans les deux ordres de citoyens, la Noblesse & la Roture, les seuls légitimes : le premier est nécessaire, parce qu’il faut qu’il y ait des distinctions pour encourager le mérite & la vertu ; qu’il y ait un Prix toujours existant, proposé à celui qui s’occupe des moyens d’être utile à ses semblables : le second, compose le genre humain ; il est le corps dont la Noblesse doit être l’âme.