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317. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Le plaisir est le véritable relâchement de l’esprit humain, comme le repos, dit Saint Thomas9 dans sa Somme, l’est à l’égard du corps fatigué, de sorte que selon ces principes, la Comédie qui est entre les divertissements un des plus grands en soi, séparée de toutes circonstances, n’est point une chose mauvaise, selon ce Saint Docteur au même endroit article 3. « La profession des Comédiens, dit-il10 , qui a pour but le divertissement des hommes n’est point de soi illicite et mauvaise. […] « C’est, dit-il, un péché mortel, si ces représentations se font par exemple, avec des paroles sales et avec des actions déshonnêtes, ou avec des enchantements ; parce qu’à ces sortes de gens on leur refuse la participation du Corps de Jésus-Christ, comme il est rapporté dans le Chapitre Pro dilectione dist. 2 de Consecr. […] La seconde, quand il y aurait quelque chose de libre dans le corps de la Pièce, ou dans ce qui la finit, cela ne pourrait rendre la Comédie mauvaise, que par rapport à ceux à qui elle serait une occasion prochaine de péché, et non pas à l’égard de ceux qui vont à la Comédie, sans en recevoir aucune impression, ni sans en remporter aucune mauvaise idée, et qui par conséquent sont hors de danger de péché. […] Que s’il n y a rien de trop libre dans le corps de la Pièce, il y a des farces à la fin qui ne sont jamais bien pures.

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