/ 361
89. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Le point d’honneur n’est autre chose que la bravoure, et la bravoure est une qualité estimable dont il est beau de se piquer : elle convient surtout à une Noblesse généreuse appelée par sa naissance, ses privilèges et les vœux qu’elle en a faits, à la défense de l’Etat. […] Il convient donc de leur laisser leur indifférence en matière d’Etat. […] Je conviens que Ravaillac et Jacques Clément ont existé avant eux et que la Mémoire de ces scélérats peut avoir inspiré leurs Muses, mais enfin il est certain que le fanatisme n’est pas encore détruit et qu’il fait prévoir et craindre aux gens sages des événements tristes pour l’avenir. […] Le Quiétisme Tolérant de la Pennsylvanie ne convient point du tout à la France : on applaudit cependant moins à la bravoure du Cid qu’à la justice du coup qui punit un insolent, vu que l’insulte est faite à un vieillard hors d’état de se venger lui-même. […] « Non, direz-vous en style Clinique, il convient d’être seul de son parti, quand on est seul raisonnable » : j’en conviens, mais quand le Public est sage, il est beau sans doute d’être de l’avis du Public.

/ 361