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58. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Je sais que Corneille était un honnête homme, je n’en veux point à sa personne ; mais on doit convenir qu’un spectacle dont les plus belles pièces débitent une si détestable morale, est infiniment dangereux pour la religion, les mœurs et le gouvernement. […] Est-ce même à un fils à faire poignarder sa mère, et convient-il de créer un Néron parmi les ancêtres du Messie ? […] L’Auteur de la lettre qu’on trouve à la tête de la tragédie de la Mort de César (que peut-être il a fabriquée), en convient de bonne foi. […] Il convient qu’il a totalement changé l’histoire, qu’il n’a pas « mettre sur la scène une action vraie, mais des mœurs vraies ». […] Il convient qu’on en fut si frappé qu’on disait publiquement, c’est un ouvrage très dangereux, fait pour former des Ravaillac et des Jacques Clément, et il ne veut pas convenir, malgré la vérité, que le gouvernement en défendit la représentation, ce qu’il appelle une cabale.

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